La langu’ française est infinie,
Ell’ contient d’innombrables mots,
Pourtant nous avons la manie
D’employer des noms d’animaux ;
Ainsi, parfois, ma femm’ rouspète
Et m’cherche noise à la maison,
Eh ! bien, c’est toujours un nom d’bête
Qui lui sert de comparaison.
— Oui, me dit-ell’, tu n’es qu’un’ moule,
Tu possèd’s un cœur de moineau,
Tu n’peux pas rencontrer un’ poul’
Sans agir comme un dindonneau ;
Devant sa port’, tu fais l’pied d’grue,
Tu frétill’s ainsi qu’un goujon,
Sans te douter qu’c’est un’ morue
Qui va t’plumer comme un pigeon.
— Tu vas m’fair’ tourner en bourrique,
Que j’réponds, oui, j’t’ai fait coucou,
Car j’n’ai pas ça dans l’sang, vieill’ bique !
La fidélité du toutou ;
T’auras beau hurler comme un’ hyène,
Je m’laiss’rai plumer si ça m’plait,
T’es bien trop rat et bien trop chienne
Pour me servir de vache à lait !
Copyright 1927 by Francis Salabert. |
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