Tous indépendants nous naissons
Sans église
Qui nous baptise ;
Tous indépendants nous naissons
Au bruit du fifre et des chansons.
Nos premiers pas sont dégagés,
Dans ce monde
Où l’erreur abonde,
Nos premiers pas sont dégagés
Du vieux maillot des préjugés.
Au peuple, en butte à nos larcins,
Tout grimoire
En peut faire accroire ;
Au peuple, en butte à nos larcins,
Il faut des sorciers et des saints.
Trouvons-nous Plutus en chemin,
Notre bande
Gaiement demande ;
Trouvons-nous Plutus en chemin,
En chantant nous tendons la main.
Pauvres oiseaux que Dieu bénit,
De la ville
Qu’on nous exile !
Pauvres oiseaux que Dieu bénit,
Au fond des bois pend notre nid.
À tâtons l’Amour, chaque nuit,
Nous attelle
Tous pêle-mêle ;
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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.