tait le même nom que lui. Quand Napoléon connut la vérité, il fut le premier à rire de la méprise, et il dit : « Eh bien ! qu’on laisse la pension de six mille francs au vieux poète, et qu’on en donne une de douze cents au jeune ! »
En 1820, Pierre Lebrun donnait au théâtre une Marie Stuart imitée de Schiller. Ce fut le prélude des grandes batailles romantiques. À ces vers, bien timides cependant :
Prends ce don, ce mouchoir, ce gage de tendresse,
Que pour toi, de ses mains, a brodé ta maîtresse,
il y eut de tels murmures dans la salle que l’auteur dut les modifier ainsi :
Prends ce don, ce tissu, ce gage de tendresse,
Qu’a pour toi, de ses mains, embelli ta maîtresse !
Après la chute du Cid d’Andalousie, où il avait tenté de réintroduire la poésie lyrique dans le drame, Pierre Lebrun quitta la France et y revînt bientôt avec ce poème charmant, modestement intitulé Voyage en Grèce, et qui palpitait de toutes les émotions par lesquelles passait ce malheureux pays.
Il a laissé, en outre, de délicates poésies familières. Citons encore pour terminer, une ligne de M. Alexandre Dumas fils, qui caractérise
parfaitement son talent : « Pierre Lebrun fut, en littérature, ce qu’on appelle un homme de transition, la fin d’une phase, et le commencement d’une autre. »
ans la belle vallée où fut Lacédémone,
Non loin de l’Eurotas, et près de ce ruisseau
Qui, formant son canal de débris de colonne,
Va sous des lauriers-rose ensevelir son eau,