oyez paître aux bords des marais
Ces taureaux dont les rudes traits,
Le fanon superbe,
Attirent plus d’un voyageur,
Qui les regarde, tout songeur,
De près tondre l’herbe.
On voit s’agiter les roseaux
Partout où leurs larges naseaux
Soufflent leur haleine :
Leurs yeux ont des reflets sanglants,
Leur poil flotte sur leurs fronts blancs
En touffes de laine.
Dans ces taureaux à l’œil de feu
L’Égypte aurait choisi son Dieu.
Pour ses sacrifices
Rome eût pris le plus argenté,
Le plus fier, qui passe en beauté
Les blanches génisses.
Leurs cornes menacent le ciel
Et perceraient d’un coup mortel,
En rase campagne,
Le plus vaillant toréador
Qui moissonne la gloire et l’or
Aux cirques d’Espagne.