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LOUIS BOUILHET


1822-1869




Louis Hyacinthe Bouilhet, naquit à Cany (Seine-Inférieure) le 27 Mai 1822. Son père, chef des ambulances dans la Campagne de 1812, passa la Bérésina à la nage en portant sur sa tête la caisse du régiment, et mourut jeune par suite de ses blessures.

Ce détail biographique nous est donné par Gustave Flaubert. L’inaltérable amitié qui lia jusqu’au dernier jour l’éminent prosateur et l’aimable poète fait le plus grand honneur à tous deux.

L’éclatant succès de Melœnis, publiée par la Revue de Paris, révéla d’abord Louis Bouilhet comme un vrai dilettante dans les scènes antiques de la vie romaine. Plus tard, dans les Fossiles, il s’affirma comme un puissant virtuose dans un ample décor du monde antédiluvien.

C’est dans Festons et Astragales et dans Dernières Chansons que nous trouvons de petites toiles magistralement brossées, où le dessin et la couleur rivalisent de justesse et de précision. Ces œuvres de patience et de lumière nous rappellent les riches éventails chinois et les fines laques japonaises où les artistes du Levant traduisent leurs plus chères fantaisies. À côté de ces petites toiles heureuses, Louis Bouilhet aime à nous peindre des scènes humoristiques qui nous font ressouvenir des trumeaux galants où s’épanouissaient les belles rieuses d’autrefois, nos aïeules du siècle dernier : bergers mondains, reines amoureuses et tourterelles roucoulantes, sur des pelouses de haute lisse dans leurs panneaux fleuris.