Ne le dis pas à cette fleur,
Qui de ses cheveux glisse et tombe ;
Et, s’il faut mourir de douleur,
Ne le dis pas même à la tombe :
Car ni l’ami n’est assez pur,
Ni la fleur n’est assez discrète,
Ni le papier n’est assez sûr,
Pour ne pas trahir le poète ;
Ni le flot qui monte assez prompt
Pour couvrir la trace imprimée,
Ni le sommeil assez profond,
Ni la tombe assez bien fermée !
ans l’étroite mansarde où glisse un jour douteux,
La femme et le mari se querellaient tous deux.
Il avait, le matin, dormi, cuvant l’ivresse,
Et s’éveillait brutal, mécontent, sans caresse,
Le regard terne encore, et le geste alourdi,
Quand l’honnête ouvrier se repose, à midi.
Il avait faim ; sa femme avait oublié l’heure ;
Tout n’était que désordre aussi dans sa demeure ;
Car le coupable, usant d’un stupide détour,
S’empresse d’accuser, pour s’absoudre à son tour !
« Qu’as-tu fait ? d’où viens-tu ? réponds-moi. Je soupçonne
Une femme qui sort et toujours m’abandonne.
— J’ai cherché du travail : car, tandis que tu bois,
Il faut du pain pour vivre, et, s’il gèle, du bois !