e soir tombe. Là-haut, sur les collines sombres,
Des saules et des pins jettent leurs grandes ombres ;
Sous la lune qui monte on distingue à demi
Les toits et le clocher d’un village endormi ;
Un passeur, détachant la barque de sa chaîne,
Lentement la conduit vers la rive prochaine…
Et mon rêve devine et je cherche des yeux
L’invisible passeur des âmes dans les cieux.
’est la saison des avalanches ;
Le bois est noir, le ciel est gris,
Les corbeaux dans les plaines blanches,
Par milliers, volent à grands cris ;
— Mais, bientôt, de tièdes haleines
Descendront du ciel moins jaloux,
Avril consolera les plaines…,
Résignons-nous.
C’est l’orage ! Les eaux flamboient
En se heurtant comme des blocs,
Les dogues de l’abîme aboient
Et hurlent en mordant les rocs ;