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ARMAND SILVESTRE.
ÉLOGE DE LA LYRE
I
a Lyre est l’amie éternelle !
L’Art montre l’éternel chemin !
Tout bonheur durable est en Elle,
En lui gît tout l’honneur humain !
Aux saintes cordes de la Lyre,
Vibre, après l’amoureux délire,
Le réveil de notre fierté.
À notre cœur même arrachées,
Elles chantent, sitôt touchées,
Un hymne d’immortalité !
II
La Lyre est la porte fermée
Qui garde le jardin des cieux :
Par Elle à notre âme charmée
S’ouvre un séjour délicieux.
Comme un chasseur qui tend ses toiles,
Le poète prend des étoiles
Au réseau de ses cordes d’or ;
Et, des planètes effarées
Volant les ailes déchirées,
Fuit dans l’azur plus haut encor !