Aller au contenu

Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t2, 1887.djvu/441

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
417
ALBERT MÉRAT.


Pour arriver jusqu’à la cour,
On passe, chacun à son tour,
Par le moulin plein de farine,
Où la mouture en s’envolant,
Blanche et qui sent le bon pain blanc,
Réjouit l’œil et la narine.

Voici la ferme ; entrons un peu.
Dans l’âtre on voit flamber le feu
Sur les hauts chenets de cuisine.
La flamme embaume le sapin ;
La huche de chêne a du pain,
La jatte de lait est voisine.

Oh ! le bon pain et le bon lait !
Juste le repas qu’on voulait ;
On boit, sans nappe sur la table,
Au tic-tac joyeux du moulin,
Parmi les bêtes, dans l’air plein
De l’odeur saine de l’étable.

Lorsque vous passerez par là,
Entrez dans le moulin. Il a
Des horizons pleins de surprises,
Un grand air d’aise et de bonté,
Et contre la chaleur d’été
De la piquette et des cerises.

(Au Fil de l’Eau)