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LÉON VALADE

1841-1883


Né en 1841 à Bordeaux, Léon Valade était fils et frère d’hommes qui ont rendu de grands services dans l’enseignement des sourds-muets. Après avoir fait ses études au Lycée Louis-le-Grand, il devint secrétaire de Victor Cousin, mais se lassa vite de cette position. Il entra jeune dans les bureaux de l’Hôtel de Ville, où il resta jusqu’à sa mort ; il y avait trouvé la bouchée de pain qui permet de vivre pour l’art, le rêve et l’idée.

Un recueil de sonnets Avril, Mai, Juin (1863) est l’œuvre commune et le début commun de Léon Valade et d’Albert Mérat, avec lequel il donna également une traduction de l’Intermezzo. C’était un brillant début, mais sa personnalité poétique se montre tout à fait formée dans le recueil suivant dont le titre À Mi-Côte (1874) le caractérise si bien, comme dans les pièces parues seulement dans divers journaux ou revues et tant appréciées des délicats.

Léon Valade n’a été, de son vivant, jugé à toute sa valeur que par un groupe restreint d’amis et de lettrés. Il n’a jamais cherché la renommée : on pourrait presque dire qu’il l’a fuie ; et peut-être cependant, tel qui a fait tout d’abord un gros tapage autour de son nom laissera-t-il après lui beaucoup moins que ce poète. Il a enfermé, d’une main singulièrement délicate, des sentiments exquis dans des vers achevés : il faut autre chose dans le bruit du moment, mais cela suffit pour rester.