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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


L’INFINI


SUR LA MER NOIRE


 

Insondable et plein de mystère
L’Infini roule triomphant,
Et dans son sein porte la terre
Comme une mère son enfant.

La terre, à son tour, dans l’espace
En glissant sur l’immense éther,
Sans la verser porte avec grâce
La coupe verte où dort la mer.

Et la mer porte sur ses ondes
Le vaisseau qui se rit des flots ;
Et la nef sous ses voiles rondes
M’emporte avec les matelots.

Et moi, pauvre oiseau de passage,
Que le sort loin d’Elle a banni,
Je porte en mon cœur son image…
Où je retrouve l’Infini.