Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t3, 1888.djvu/286

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
266
ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


Dieu merci, la chose esc assez prouvée :
Rien ne vaut l’amour pour être content.
Ma mie est si belle, et je l’aime tant !
Partons, joli cœur, la lune est levée.

(Émaux Bressans)
 
PAUVRE LISE

Avant-hier, la pauvre Lise,
Sans crier gare, a trépassé.

Elle est au milieu de l’église
Sur un tréteau qu’on a dressé.

Elle est en face de la Vierge,
Elle qui pécha tant de fois.

À ses pieds fume un petit cierge
Dans un long chandelier de bois.

Les gens qui sortent de confesse
Ont grand’hâte de s’en aller,

Et le curé bâcle sa messe :
Son déjeuner pourrait brûler.

Aux malheureux courte prière ;
Ça ne rapporte quasi rien.

Pas une âme autour de la bière ;
On dirait qu’on enterre un chien.