Comme de doux oiseaux dans leur nid dérobés
Et qu’un souffle effarouche,
Je les sentais, sous l’or des longs cils recourbés,
Remuants et chauds sous ma bouche :
Ah ! follement, oui, follement, sans rien prévoir,
Mes baisers extatiques,
Loin de le détester, cherchaient le spectre noir
En leurs langueurs énigmatiques,
Et toujours, dans les nuits, je me repentirai,
Toi qui dors sous le chêne,
D’avoir obscurément en toi-même adoré
Le charme de ta mort prochaine !...
* *
Ah ! cest horrible, et le Destin est trop cruel
Dont les lois ténébreuses,
Voilant et trahissant le mal éventuel
Au fond des prunelles heureuses,
Se plaisent à donner ce regard de velours,
Doux comme une caresse,
Aux êtres condamnés dont s’envolent les jours
Et qui n’auront qu’une jeunesse !