Yonathan est tombé là-bas sur les collines,
Sanglant, les yeux fermés à la splendeur du jour ;
Son corps est transpercé de mille javelines.
La honte et la douleur me poignent tour à tour.
Ô Yonathan, ta mort met la mort dans mon âme ;
Hélas, je t’aimais tant, frère qui m’es ôté !
Ton amour m’était cher plus qu’un amour de temme,
Et j’aurais désiré vieillir à ton côté !
Comment sont-ils perdus, ces instruments de guerre ?
Pourquoi sont-ils tombés là-bas, les Guibborim ?
Toi qui nous protégeais, comme tes fils, naguère,
Pourquoi nous frappes-tu maintenant, Élohim ?
ous le fardeau des fruits dorés par le soleil,
Les feuilles des pruniers laissent pendre leurs franges ;
La poire est d’or, l’abricot roux, le coing vermeil :
La fièvre du labeur abrège le sommeil,
Dès l’aube, la charrette attend au seuil des granges ;
Car les opulents ceps sont mûrs pour les vendanges.
Voici septembre et les moissons, et les vendanges,
Les suprêmes beaux jours et le dernier soleil :
Les blonds épis, fauchés pour la chaleur des granges,
Jonchent les sillons bruns de leurs soyeuses franges.
Et la grive, en dépit d’un dangereux sommeil,
Se soûle dans la vigne au jus du grain vermeil.