acques Madeleine, né à Paris le 16 mai 1859, a
publié : La Richesse de la Muse (1882), L’Idylle éternelle
(1884), Livret de Vers anciens (1885), Pierrot divin,
comédie (1888). Le premier ouvrage est une plaquette d’essai, déjà
pleine de promesses ; le Livret, un surprenant pastiche, écrit dans la
langue et dans l’esprit du vieux Tristan L’Hermite ; le Pierrot, une
charmante fantaisie dialoguée ; mais L’Idylle éternelle n’est pas seulement
l’œuvre d’un subtil ouvrier de poésie ; elle nous révèle un poète à l’inspiration
jeune, charmante, humaine. « Il est, dit Catulle Mendès, le chanteur
sans malice, épris de tout ce qui est gracieux, luisant, sonore, le
promeneur ravi à travers les rues où le soleil fait s’épanouir, comme de grandes
fleurs de mousseline, les ombrelles des jeunes filles, le bohème des
sentiers pleins d’abeilles et de fauvettes ; et c’est lui qui, dans le parc de
Silvia, apprend aux bouvreuils la sérénade de Zanetto. » Oui, ce sont
bien là les chansons de Zanetto : d’abord les chansons joyeuses,
« Mignonne, voici l’Avril ! » puis celles, plus mélancoliques déjà, que le doux
Passant a dû soupirer aux étoiles en reprenant sa route « du côté de
l’Aurore, » après les premières déceptions de la vie et les premières
tristesses de l’amour.
Les poésies de Jacques Madeleine ont été éditées par L. Vanier,
P. Ollendorff et A. Quantin. Il prépare dans la même note que l’Idylle
un recueil de Brunettes ou Petits Airs tendres.