ils d’un pasteur Vaudois, Frédéric Monneron est mort à l’âge
de vingt-quatre ans, laissant des vers qui, a-t-on dit, « ne
sont que des fragments inachevés et comme des souffles épais
de son âme, » mais qui cependant dénotent qu’il y avait en lui le germe
d’un vrai poète. La pièce intitulée : À Vous, que nous reproduisons,
témoigne d’une grande franchise de sentiment et d’une connaissance exacte
des délicatesses de la langue française.
Les poésie de Frédéric Monneron ont été publiées à Lausanne par
G. Bridel.
uand sur les champs du soir la brume étend ses voiles,
Lorsque, pour mieux rêver, la Nuit au vol errant
Sur le pâle horizon détache en soupirant
Une ceinture d’or de sa robe d’étoiles ;
Lorsque le crépuscule entr’ouvre aux bords lointains
Du musical éther les portes nuageuses ;
Alors, avec les vents, les âmes voyageuses
Vont chercher d’autres cieux dans leurs vols incertains.