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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.



RONSARD




La belle Antiquité s’est couchée au tombeau :
Sur le monde la nuit règne en toute puissance :
Muse du vieil Homère, on pleure ton absence !
Sur le monde qui meurt seul croasse un corbeau.

Enfin Ronsard survient. Il reprend le flambeau
Et le rallume au ciel. Déjà la Renaissance
Brille. Je te salue en ta magnificence,
Ô Ronsard-Apollon, dieu du Jour, dieu du Beau !

Aventureux chercheur en des rives lointaines,
Sur ton navire d’or tu ramenas Athènes
Et ses Olympiens au divin souvenir ;

À la Muse gauloise encor toute gothique,
Tu donnas l’air nouveau sur la cythare antique ;
Tu rouvris le passé, source de l’avenir.


______



ORPHÉE




Fils d’Apollon, l’Amour a créé ton génie,
Les hommes ni les dieux n’aimaient pas comme toi.
Pour Homère, jamais les fleuves en émoi
N’ont arrêté leur course en la belle Ionie.