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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


IN EXTREMIS




Quand viendra l’heure solennelle
Du suprême et navrant adieu
Où mon âme ouvrira son aile
Afin de s’envoler à Dieu ;

Quand on aura clos ma paupière,
Cloue le cercueil pour jamais,
Je voudrais être, au cimetière.
Conduit par tous ceux que j’aimais.

Je voudrais, gravés sur ma pierre,
Ces seuls mots que chacun lira:
« Mon corps peut tomber en poussière ;
« Je sais qu’il ressuscitera ! »

Je voudrais voir ceux que je laisse
Poursuivre ici-bas leur chemin,
Sereins et graves sans tristesse,
Car la vie a son lendemain.

Et je voudrais qu’aux soirs paisibles,
Vous pensiez quelquefois, amis,
À ces étoiles invisibles
Où le revoir nous est promis.