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XII


Il n’y avait que peu de temps que je m’étais séparé des hommes et à présent j’avais le sentiment qu’Ève et moi nous avions toujours vécu dans cette forêt. Nous étions pauvres et nus comme d’anciennes créatures du monde. Pourtant, en regardant profondément en moi, je commençai à comprendre que la nature avait mis dans mes organes et dans mes membres des forces Merveilleuses. J’avais des mains et elles n’avaient pas travaillé. J’avais des yeux et ils ne s’étaient pas ouverts.

Une nuit, l’ouragan se déchaîna. Un grand