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XXIII


Un jour Ève me dit : « Ami, maintenant que l’enfant est là, il faut penser au champ. Tu as fait la huche et nous n’avons pas de pain. Si mon lait vient à tarir, que donnerai-je à Héli ? » Ève, étant la mère, portait ses yeux devant elle. Ses paroles toujours avaient un sens profond qui se rapportait à la vie des races. Je vis encore une fois que la beauté des choses éternelles réside au cœur de la femme.

Je commençai donc de défricher la clairière. Elle s’étendait non loin de la maison, sur un