Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/153

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lutte contre Pierre, insoucieuse de sa nudité. Mais il étouffa un râle : la fourche de Michel, comme un croc, venait de lui entrer dans le derrière. Puis des voix au loin clamèrent : des maisons, réveillées par les abois des chiens, se vidaient par la campagne ; Pierre battit en retraite, emmenant son fils qui perdait le sang. Et pendant longtemps encore, Joanne, son grand corps nu en travers du chemin, le provoqua au combat, avec des injures.

Du coup, le grillage ne se releva plus ; les pluies le rouillèrent, écroulé dans la haie ; et toute séparation sembla abolie indéfiniment. Cependant on apprit que les Pidoux étaient allés à la ville consulter un avocat, et à quelque temps de là, les Colasse, qui s’étaient crus victorieux, reçurent une assignation devant le tribunal. Félicien, à peine remis de sa blessure, aurait fait un mauvais parti à l’officier instrumentant ; mais Phrasie absente, ce fut la mère qui le contint. Et leur fureur à tous redoubla, devant cette querelle qu’ils supposaient éteinte et qui re-