Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/22

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il avait ensuite noué dans le drap ses quatre pains de deux livres ; et une clarté rose avait pénétré par la porte qu’il ouvrait en s’en allant. Et ni Ka ni Tys n’avaient proféré une plainte pour cette dure loi qui, le petit à peine venu au monde, les contraignait à se séparer.

Maintenant, d’ailleurs, Ka ne languirait plus seule au logis ; le jour, elle porterait l’enfant en ses bras ; la nuit, elle le bercerait dans son giron ; et elle l’élèverait pour qu’à son tour il fît souche d’hommes, comme son père. Et une année se passa, au bout de laquelle, de nouveau, elle ouvrit son ventre à une géniture mâle ; et cette fois le garçon fut appelé Dor en souvenir du père de Ka, afin que le nom des parents revécût dans la race sortie d’eux.

Tys rentra le samedi, s’enivra l’après-midi du dimanche, et le lundi repartit pour son puits ; mais, à quelque temps de là, les neiges churent, si abondantes, que les hommes de son état, et tous les autres hommes qui travaillaient sous terre et des-