Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/233

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broux. Quand on achète une jument, on met dans le prix l’argent qu’elle a coûté à élever, pas vrai ? C’est tôdis la même chose pour une fille.

Maugranbroux, pratique, avait stipulé une somme.

Donc, après la signature à la mairie et la bénédiction au moutier, – toute la ferme en l’air, les tables aboutées à travers les deux pièces du rez-de-chaussée, sous les nappes de grosse toile – on fêtait chez Roland les épousailles. D’un peu partout il était venu, en carriole, des parents et des amis, tous endimanchés, – les femmes en chapeaux fleuris et en robes de soie, les hommes en jaquettes de drap reluisant, de gros nœuds de cravate sous les pointes du col. Un Roland, qui avait un grade dans les Eaux et forêts, avait amené sa conjointe et ses trois filles. Les Mortier, des cousins par alliance, trois vieux garçons, maigres comme des clous, très riches, seuls portaient des blouses par-dessus de courtes vestes dont les bords dépassaient. Et un Dujacquier —