Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/238

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crottins poudroyant, écoulait aux gosiers, comme en des bondes, des torrents de liquides. Les Mortier, surtout, sournoisement, selon la remarque du Roland forestier, s’en fichaient une, toujours lampant, se gargarisant la luette de petites rasades lichotteuses qui, à la longue, leur donnaient une ébriété niaise et taciturne.

Maugranbroux n’avait pas dit encore trois mots à sa femme ; mais quelquefois il lui poussait le coude ou le genou, l’excitant d’aguignettes, à trinquer avec lui. Alors un émoi, en un rose nuage, passait sur le cou et les joues d’Angeline, comme devant une familiarité qui l’incitait à la pensée des autres, prochaines.

Quand, après les poulardes, la plus vieille des servantes, Catou, qui toute petite avait promené en ses bras l’actuelle épousée, intercala sur la nappe encombrée de rogatons et de légumes chavirés les plats où, en des sauces relevées d’échalotte, marinaient les étuvées de pigeons, il commença seulement d’éprouver l’étourdissement vague de