Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/249

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demande en mariage ; tu le connais pas ! Ça ne fait rien, tu le connaîtras plus tard. Une belle ferme et des écus ! » Alors on m’a acheté des robes, j’étais bien contente… Et puis, quand je t’ai revu, j’ai pensé à part moi que j’aurais bien plus de contentement à être ta femme que celle de ce vilain homme.

Les sanglots de Léon alors éclatèrent plus convulsifs.

— Ah ! oui, ma femme ! On reste comme ça des années sans se voir ; mais quand on se retrouve, c’est comme si on n’avait jamais cessé d’être ensemble. Et alors il est trop tard, ah oui, trop tard !

Elle voulut le consoler.

— Écoute, ce n’est pas une raison pour ne plus se revoir à l’avenir… Tu viendras à la ferme… On restera de vieux amis.

Mais il hochait la tête :

— Non, ce n’est pas la même chose. Il y aura toujours entre nous cet homme, vois-tu !

Ensuite, ils se reparlèrent de leur petite