Aller au contenu

Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fluxions, qui les amusèrent dans le petit jour vert du réveil.

Une légende, une histoire de Prussiens jetés dans le puits, après la bataille de Waterloo, avait mis la terreur et la solitude autour de la baraque ; mais comme le puits donnait une eau sapide, très claire, ils ne s’en alarmèrent point, contents de cette mauvaise réputation qui avait écarté les convoitises. Et tout de suite, ils s’étaient rompu l’échine à mettre la maison et le champ en ordre, la femme trimant le jour, l’homme peinant la nuit, tous deux si occupés qu’ils en oubliaient le boire et le manger. Comme par le passé, il s’employait en journées dans les fermes, menait les attelages, activait les labours, gagnant à ce métier un salaire qui l’été se montait à trois francs et l’hiver à deux seulement ; et il ne sentait plus la fatigue, ayant au bout de ses douze heures de travail son bien qui l’attendait.

En près d’un mois, la maison fut retapée, les vitres aux fenêtres, les murs échaudés,