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XVI

En 1880 il m’écrit : « J’ai fait à peu près deux cent cinquante eaux fortes et deux cents lithographies, plus quelques dessins sur bois pour le Journal des haras entre autres ». Dix ans après, son œuvre aquaforté dépasse à lui seul cinq cents pièces. Il n’en tire point orgueil : sa sévérité pour lui-même est sans limites. « Par des circonstances nées de moi-même, de mes instincts, de mes goûts, de mes passions, de certaines folies de tête… je n’ai pas donné en art ce que je voulais, ce que je donnerai si je vis — et je vivrai. … Toutes ces insanités, toutes ces machines passables et souvent mauvaises, quelquefois verveuses et ayant un peu le diable au corps, qui composent ce qu’on veut bien appeler mon Œuvre, n’ont été pour moi que des distractions spirituelles, enfants bossus de la Muse… »

Il faudrait un passage spécial pour parler de la correspondance de Félicien Rops : elle-même fournirait la matière de plusieurs tomes. Après en avoir dit, en un chapitre antérieur, l’esprit, la verve, la grâce et la jolie écriture, tout reste encore à dire.

Une partie de sa vie se passa à écrire à des amis, des artistes, des élèves : il semblait en inventer pour se créer des occasions de se commu-