Page:Lemonnier - Félicien Rops, l’homme et l’artiste.djvu/247

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à Liesse : « Ce dessin me ravit. Je voudrais te faire voir cette belle fille nue, chaussée, gantée et coiffée de noir, soie, peau et velours, et, les yeux bandés, se promenant sur une frise de marbre rose, conduite par un cochon à queue d’or, à travers un ciel bleu. C’est presque aussi grand comme dimensions que la Tentation. J’ai fait cela en quatre jours : deux en salon de satin bleu, deux en appartement surchauffé, plein d’odeurs ; l’opopanax et le cyclamen me donnaient une petite fièvre salutaire pour la production… Je ne sais pas à qui je vendrai cela, mais cela m’est bien égal. » Il devait trouver un amateur en Belgique, après le petit scandale effarouché des Vingt où l’œuvre avait été exposée.

Ah ! les jolis relais aussi à Fontainebleau : « La mare aux Fées est toujours à sa belle place ; seulement les trois chênes s’appellent Troyon, Corot, Rousseau ; et la mère Antony est toujours à Marlotte. Elle a vu passer six générations de peintres. Elle ne prenait presque rien et elle donnait beaucoup ; elle prend tout aux derniers et elle ne donne presque rien. Toujours souriante d’ailleurs comme au bon temps où Daubigny payait un fricandeau