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passion dont, entre 1875 et 1881, Rops commença à s’éprendre d’une cuisine onctueuse, chaude et nourrie. « Enfin je m’y suis mis, dit-il à Hannon à propos du frontispice des Rimes de joie, et je ferais du vernis mou sur un trottoir ». Son habileté, en effet, ne tarda pas à y être considérable, et son âme de peintre y trouva des joies que le travail de l’eau-forte ne lui avait pas données à un même degré. Il a alors des heures confiantes où il s’abandonne, où il prend foi en lui-même, où il croit qu’il va « pouvoir faire enfin quelque chose ». Il se sent plus près du génie de sa race et de son propre génie. On pourrait dire qu’à ce moment il ne dessine plus, mais qu’il peint. Ce qu’il n’a pu faire autrefois avec le pinceau et le couteau, il le fait à travers les libres, souples et grasses manœuvres d’un procédé manié comme de la couleur et de la brosse. Ses vernis mous ont l’accent, le volume et le fond des huiles d’un tableau.

En 1887, il écrit pour la Notice que le maître imprimeur Auguste Delâtre publia sous le titre Eau-forte, Pointe sèche et Vernis mou, une lettre datée de la Roche-Noire, par Moulin-Galant, et dans laquelle, à la prière de l’auteur, il énonce ses procédés. C’est là un précieux document et naturellement le plus renseigné qui existe sur ses alchimies.

Les dernières ardeurs de son feu pour l’eau-forte simple s’en vont à travers l’amour nouveau qui, avec son visage d’inconnu, lui propose la joyeuse aventure. Il s’y abandonne désormais de toute sa seconde jeunesse qui sera aussi la fin de sa vie.

Aux Œuvres badines de Grécourt, aux Folies bergères, au Riddyck, à La vieille gouge, à l’Amante du Christ, à l’Initiation sentimentale, au Vice suprême, au frontispice pour Mallarmé, aux Masques modernes de Champsaur, aux Notes d’un Vagabond de l’ami Dom se sont ajoutés, parmi cent autres, la Messagère du Diable, le Médecin des fièvres, Venus milita, le Vieux