Page:Lemonnier - Gros, Laurens.djvu/122

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être, Gros a su représenter les physionomies si diverses des peuples sans nombre que les guerres de la Révolution et de l’Empire mêlèrent aux événements du temps. On reconnaît chez lui les Orientaux, les Italiens, les Lithuaniens et les Russes. Même dans ce mauvais tableau de la Capitulation de Madrid, il y a un ou deux types d’Espagnols fort bien observés.

Enfin, il recherche l’exactitude, non seulement dans le paysage, mais dans les moindres détails de son tableau. Nous avons vu comment il avait fait l’esquisse de la bataille de Nazareth, Quand il prépare la bataille d’Aboukir, il écrit à Denon : « J’ai très grand besoin d’avoir dans mon atelier les étoffes, les housses et les armes d’Orient que vous m’avez offert de me prêter… Un artiste a un avantage incalculable à peindre d’après nature… Je vous prie de ne pas oublier de m’envoyer le damas à reflets bleus qui, manié par une main exercée, ferait sauter une tête d’ennemi comme un poil de barbe. » — « Le fond (le paysage) est relevé sur des dessins d’après nature », dit-il ailleurs, Observons cependant que cette préoccupation, ne lui est pas spéciale. Gérard se faisait envoyer des détails sur le costume du général Rapp : « habit de général de la Garde, avec des aiguillettes,… plaque d’un ordre de Wurtemberg ». Pour peindre un tableau sur le séjour de l’empereur au Palais de Sans-Souci, il recevait de Humboldt « une vieille planche gravée de M. Kruger… de la plus grande exactitude. Les plus petits détails y sont fidèlement reproduits ». Le général Lejeune