Page:Lemonnier - Gros, Laurens.djvu/90

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baccio[1], qui est un des manifestes les plus farouches de la jeune école, on lisait :

MM. Gros et Thévenin,
Membres de l’Institut, et quelques autres.

« Certainement nous ne demanderions pas mieux que de laisser en paix tous ces gens-là, maintenant que leur art abâtardi ne sait plus trouver de sympathie dans la foule… Que nous importe que M. Gros, dont l’exposition a fait voir le talent actuel, jouisse d’une réputation plus ou moins bien acquise par le passé ; que nous importe qu’il traite brutalement ceux qui ont la bonhomie de lui payer fort cher une science qu’il ne peut leur donner ? L’art n’a rien à démêler avec cela.

« Mais quand cet homme a l’impudence de signer de son nom, en vertu de ses droits acquis, des procès-verbaux qui repoussent des tableaux ou des dessins qui valent mieux que les siens, et ce n’est pas beaucoup dire, nous sommes autorisés à chercher ce qu’ils sont, ces droits acquis, à lui demander compte de son passé, et à chercher sur quoi est fondée cette colossale réputation, qu’il rend écrasante. »

C’était non seulement les œuvres actuelles, mais tout l’œuvre de l’artiste qui était mis en cause. D’autres critiques montraient plus d’indulgence, mais les efforts de leur sympathie pour faire remarquer dans les tableaux

  1. Le Salon de 1833, par P. Laviron et B. Galbaccio, p. 67-68.