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Page:Lemonnier - Le Bon Amour, 1900.djvu/112

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près de moi, pendant toute la durée du festin, ce petit cœur qui pour la première fois connaissait l’amour. Sans être jolie, elle avait le charme des natures droites et modestes ; mais, dans le grand changement de sa vie, avec les idées graves que lui inspirait le sentiment de ses devoirs nouveaux, son visage avait presque de la beauté. Je fus pénétré une fois de plus de cette vérité que la beauté, dans son expression la plus haute, est le reflet de l’exaltation morale où sont projetées les âmes aux heures de sensibilité suprême. Le mariage ramène pour une jeune fille chrétienne, à la veille de l’instant où elle va être femme, l’infiniment tendre splendeur mystique qui flottait en lumières pâles et profondes dans ses prunelles au temps de la Première commu-