Page:Lemonnier - Le Bon Amour, 1900.djvu/134

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rité dans la pureté de mon culte pour Fréda. Le monde, comme une terre au cours d’une navigation en des mers libres, le monde que j’avais cru pour jamais perdu au détour de cette vie nouvelle de nos âmes, nous ressaisissait avec ses indiscrétions futiles et méchantes. Mon cœur saigna comme il n’avait pas saigné au temps de l’ancienne plaie. Il me sembla que des mains sacrilèges touchaient aux voiles sacrés derrière lesquels se dérobait le mystère de sa vie.

Quelle étrange destinée que la nôtre ! Je revenais à Fréda d’un cœur purifié ; j’ignorais si le sentiment nouveau qui m’attachait à elle était encore de l’amour ; je savais seulement que nous nous étions mal aimés autrefois, d’un sentiment qui en ce temps portait