Page:Lemonnier - Le Bon Amour, 1900.djvu/136

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Et nous étions libres, avec des chaînes plus pesantes qui nous venaient de notre liberté même.

Ce fut la grande épreuve. Je n’avais plus de droits sur Fréda ; j’avais bien moins le droit de la faire souffrir dans le respect des hommes. Je pensai que le seul parti était de me retirer, de m’en aller de cette maison où nous avions goûté ensemble le pur délice de nous être reconquis dans l’harmonie et la beauté. Je pris un prétexte pour m’absenter un peu de temps ; je n’eus pas le courage de résigner tout d’une fois mon ministère ; et ensuite je lui écrivis.

Ce fut la confession de mes défaillances ; j’osai lui demander de me donner de la force en m’aidant elle-même dans ma résolution ; et je ne lui parlais pas du passé, mais