Page:Lemonnier - Le Bon Amour, 1900.djvu/154

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n’était plus riche que de sa seule pauvreté et celle-ci, en effet, était une richesse bien plus précieuse que toutes les autres, puisqu’elle trouvait encore le moyen de la partager avec ceux qui ne possédaient que la douleur.

Ainsi elle était revenue à la vérité, à la droiture de la vie dans un monde malheureux et qui souffre du contraste amer de l’existence de l’homme comblé et de celui qui n’a rien. Moi, au contraire, j’avais patiemment amassé ; j’avais cru longtemps qu’il suffisait de faire l’aumône pour être en paix avec sa conscience. J’ignorais encore que l’aumône n’est qu’un subterfuge hypocrite de notre égoïsme pour goûter sans trouble les sécurités de la possession. Le don d’un pain est sans allége-