Page:Lemonnier - Le Bon Amour, 1900.djvu/18

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ment raidi par les suppurations.

Je l’eus ainsi près de moi chaque fois que mon service me ramenait dans la maison.

Elle touchait aux plaies avec des mains merveilleusement légères et secourables : ces belles mains autrefois n’avaient touché qu’aux choses heureuses. Et une odeur triste, l’âcre relent des antiseptiques émanait de sa robe, de ses longs gestes attentifs qui avaient ondulé dans les parfums voluptueux. Je la trouvais bien plus belle à travers la beauté grave de son ministère, dans cet asile de la miséricorde et de la souffrance où elle passait avec la tristesse apitoyée des filles de Dieu. Sa présence avait le don d’apaiser les épouvantables grimaces torturées qui se convulsaient au bord des