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Page:Lemonnier - Le Bon Amour, 1900.djvu/56

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tomne. Je me rappelai qu’elle avait rougi ainsi dans la fraîcheur de son été, à l’âge de ses roses vives, chaque fois qu’en me voyant apparaître sous le soir des lampes chez ses parents, elle avait l’illusion ingénue de croire m’apercevoir pour la première fois.

Cependant ce ne fut pas là un signe de joie comme j’osai l’espérer un instant ; une ombre attristait ses yeux, descendue de la palpitation rapide de ses cils ; et peut-être elle ne se rendit pas compte des sentiments qui l’agitaient.

Je lui pris la main, je lui dis :

— Fréda, je n’aurais pu rester plus longtemps là-bas…

Le son de ma voix dans le grand silence des salles m’effraya ; je fus troublé de l’avoir appelée publiquement par ce nom familier