Page:Lemonnier - Le Bon Amour, 1900.djvu/60

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s’était étendue sur notre vie. L’imprévu de notre rencontre me semblait avoir ajouté au mystère qui recouvrait son passé et le mien.

Fréda, en m’aidant dans mes tristes offices, garda ce jour-là une apparence d’enjouement qui n’était pas dans son caractère. Je la remerciai intérieurement d’avoir ainsi voulu réparer à mes propres yeux l’ennui d’un mouvement inconsidéré. Le ton léger dont elle s’entretint avec moi fut comme un retour à l’âge de la jeune fille heureuse qu’elle avait été quand nous ne connaissions encore que la joie. Cependant nous ne parlions que des choses qui nous entouraient.

— J’ai fait de mon mieux, me dit-elle, pour ne pas trop vous