Page:Lemonnier - Le Bon Amour, 1900.djvu/71

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elle n’avait cherché à m’y associer.

Je visitai les détresses qu’elle me signala ; je fus le médecin des agonies sur lesquelles s’étendait sa main propitiatoire. Cependant elle ne m’accompagnait pas : je sentis que je n’avais pas mérité encore de me rencontrer avec elle au bord des lits dont elle était la providence.

Je compris alors aussi que cette odeur de l’âme, ce parfum miraculeux et floral de la beauté intérieure que la légende fait s’exhaler de la présence magnifique des béatifiées et qui rendait divines les approches de sainte Rose de Lima, n’était pas une fiction. Je demeurais penché sur l’âme de Fréda et savourais son arome délicat à l’égal d’un subtil jardin rafraîchi par les rosées du matin.