Page:Lemonnier - Le Mort, 1882.djvu/107

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l’envoya au lit. Lui, s’installait avec une grosse joie de la sentir sous sa main, et, petit à petit, prenait l’habitude de cette vie maritale.

Bast, son frère, se taisait, faisant semblant de ne rien savoir. C’était ruse pure ; car on lui avait dit au village que son frère était l’amant de la Tonia. Mais il rongeait sa colère, attendant le moment de parler.

Le coquin redoutait la malice de la femme, se disant qu’entre un homme et sa femelle un secret est bien près de n’en être plus un. De plus, une jalousie basse s’était ajoutée à sa défiance. Comment ! Balt se payait une femme, se donnait du bon temps, alors que lui, Bast, trimait son célibat en vrai mulet et crèverait dans l’abstinence ! Il maudissait le mariage et les œuvres du mariage.

Une nuit, en rentrant, Balt trouva