Page:Lemonnier - Le Mort, 1882.djvu/132

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tiléges avec lesquels on vient à bout des hommes, et s’étant mise à rire tout haut, dans le silence de la chambre pleine encore de l’odeur du mort, elle frappa son ventre du plat de sa main.

Elle vendit le lit, l’armoire, la table où travaillait le tailleur, quelques bijoux en argent, et vécut de cela deux mois, se payant des douceurs de pain blanc, de café au sucre et de genièvre.

Puis, à bout de ressources, elle courut le village, s’installa chez les voisins, quelquefois mendiait une tranche de pain sans vergogne. Les enfants partaient le matin et rentraient à la vesprée, menant une vie de gueux. Ils allaient à la maraude dans les villages, faisaient jusqu’à cinq et six lieues par jour, et petit à petit ils prirent l’habitude de nuiter dans les bois. Ils tuaient