Page:Lemonnier - Le Mort, 1882.djvu/171

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Il reprit :

— Il y a là, quelque part, de quoi acheter une maison, de la terre, des vaches, un cheval, des porcs.

— L’homme, lui dit-elle, vous avez la peau plus fine que Balt.

Il hésita une seconde, et lui voyant les yeux brillants, il ajouta très bas, comme s’il se parlait à lui-même :

— Mon frère mort, j’aurais cherché une femme et nous aurions vécu dans le plaisir et la joie.

Elle sauta sur ses genoux, d’un mouvement sec de son corps mince et long :

— Mon Bast, embrasse-moi.

Il la serra contre lui, et tremblant de désir, les dents entrechoquées par une fièvre d’amour et de mort, il lui souffla à l’oreille, dans un halètement :