Page:Lemonnier - Le Mort, 1882.djvu/30

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la longueur de ses jambes, toussait, geignait, était pris d’un frisson ; Nol regardait de ses yeux sans cils les brindilles pétiller, dans une contemplation grave, stupide. Et une solitude froide pesait sur les trois hommes, comme un délaissement de cimetière.

Dehors, un grand vent entrechoquait la pointe des arbres, s’abattant sur la maison par tapées brusques qui secouaient le toit, les portes ; et par moments, la barrière qui ferme le pré de Jan Beust, le voisin, grinçait dans ses gonds, avec un bruit aigre.

Il avait plu drû le matin ; l’égouttement de l’eau, le claquement de la pluie contre le mur, le clapotement des gouttières se dévidant dans la mare s’ajoutaient au grondement sourd des raffales. Une lampe à bec charbonnait sur la table, à bout d’huile.