Page:Lemonnier - Le Mort, 1882.djvu/33

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C’était un cousin à la mode des campagnes. Hein Zacht, le garçon meunier. Il avait les yeux brillants, le geste vague, et la pluie l’avait percé.

— Fameuse nouvelle ! dit-il. Je viens de la ville ; j’ai fait toutes les chapelles du chemin. Ach ! Hein a bu, mais il y a de quoi ! Hein est riche !

Il se laissa tomber sur une chaise, donna un coup de talon dans le feu, et, regardant autour de lui, avec l’assurance des nouveaux riches :

— Il fait pauvre ici, camarades… Mais Hein est en joie ! Hein est riche ! Versez l’huile dans votre lampe afin qu’il vous voie en face.

Balt fit de la tête un signe négatif, en haussant les épaules. Le garçon meunier ne s’en aperçut pas, perdu qu’il était dans ses joies. Et