Page:Lemonnier - Le Mort, 1882.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

leurs bêches, alors, pendant près de deux heures faisant rejaillir l’eau autour d’eux ; mais le corps remontait toujours au bout d’un certain temps. Ils tentèrent de le maintenir au fond, en lui jetant des pavés ; les pieds reparurent encore. Et dans la maison l’horloge sonna une heure après minuit.

Une sueur collait leurs chemises à leur peau. Ils se bataillaient contre le mort, à présent, superstitieux, croyant aux vengeances des trépassés, se sentant dans la main du diable ; à la fin, ils prirent le parti de combler la mare. Immédiatement ils accrochèrent les fumiers avec des rateaux, les attirèrent sur le bord, puis apportèrent les terres, par hautes brouettées, allant et venant incessamment. La terre tombait dans la mare avec un clapotement.