Page:Lemonnier - Le Mort, 1882.djvu/69

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La nuit était tombée. Un ciel bleu, criblé d’étoiles, mettait sur la campagne son obscurité douce ; et leurs visages plaquaient sur les buissons noirs des taches claires. Ils firent une centaine de pas, entrèrent dans un chemin couvert, et tout à coup Balt attira la femme contre lui violemment.

Elle le repoussa, lui échappa, en riant et jurant. Il courut après elle, les mains tendues, un tremblement dans les membres, et alors il y eut une courte lutte. Elle lui jeta son poing dans les yeux, se radoucit et roula dans le taillis.

Puis ils passèrent devant une maison dont les volets clos laissaient passer un filet de lumière, et elle lui dit :

— L’homme ! C’est bien le moins que vous me payiez une douceur !

— Non, répondit Balt, je n’ai plus soif.