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Page:Lemonnier - Les Charniers, 1881.djvu/143

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mors et brides, très propres et en bon état, comme à la veille d’une parade, étaient étendus sur des pâlis.

La maison à laquelle attenait le parc, était une de ces coquettes habitations faubouriennes, tout à la fois maison de ville et maison de campagne, avec perron sur cour, les écuries et les serres faisant bordures.

Toutes les fenêtres de cette maison étaient éclairées, et à travers les jointures des rideaux, les girandoles des lustres allumées brillaient. Une fenêtre s’ouvrit : quelqu’un se pencha et se mit à crier dans la cour, parmi des éclats de voix et des rires venus de l’intérieur. Un homme, précipitamment sorti des serres, accourut à l’appel, et la main à la casquette, sembla recevoir un ordre. Puis l’homme monta à cheval et la fenêtre se ferma sur le bruit de la chambre.

Un peu plus loin, d’autres lumières étincelaient, mais cette fois, les volets fermant mal, on distinguait nettement, autour de la table garnie, un groupe d’hommes qui, les uns, le verre à la bouche et les autres, des bouteilles à la main, braillaient à gueule-que-veux-tu.