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XXXIII


Je ne passai qu’une nuit à Sedan, mais elle me fit bien comprendre les terreurs incessantes de l’invasion.

En somme, nous étions enfermés dans la ville, avec l’impossibilité d’en sortir si quelque catastrophe survenait. Les Prussiens étaient partout, dehors et dedans, veilleurs sinistres, et l’on voyait aller et venir dans la nuit, aux portes et aux remparts, l’éclair blanc de leur fusil sur leur capote grise.

Neuf heures sonnant, nous étions rentrés au gite.

Sur toute la longueur des rues les boutiques étaient fermées et des bruits de verroux