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Page:Lemonnier - Les Charniers, 1881.djvu/32

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tous les forestiers du Brabant méridional, ensuite des récits ydilliques pour la jeunesse où ce forgeron de mots prouve que ses mains habituées à soulever de lourds marteaux, sont habiles aussi à se servir des plus délicats pastels ; enfin un roman anversois, sans titre, et de tous ces travaux-là, celui-ci ne me charma pas le moins. Oh ! je crus lire des toiles de Rubens. Encore ébloui par les merveilles architecturales & picturales que j’avais visitées naguère, j’y retrouvai le vieil Antwerpen avec ses cathédrales brodées comme des dentelles, ses flèches ajourées, ses maisons hydrauliques, ses pignons, ses tourelles, ses carrefours, ses étroites rues peuplées de placides bourgeois, artisans & marchands la plupart, son hôtel de ville dont les charpentes & les pierres « enseignent & parlent », ses palais plébéiens où siégeaient les délégués des corporations & métiers, ses imprimeries primordiales ornées des portraits authentiques des fondateurs en pourpoint & fraise