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Page:Lemonnier - Les Charniers, 1881.djvu/35

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intérieurs & des océans limitrophes, ses quais où des débardeurs herculéens chargent sans cesse des haquets à quatre roues qu’entraînent, en soulevant une gerbe d’étincelles sur le pavé, d’énormes chevaux d’Ypres aussi doux que des ouailles, son port prestigieux aux parfums salins où flottent des navires partis de tous les points du globe, son Escaut verdâtre que sillonnent des vapeurs, des voiliers, steamers, côtres, lougres, péniches, barques, gouvernés par des pilotes sans rivaux, & son Riddyck enfin où le Chinois & l’Éthiopien, le Portugais & l’Esclavon, le Basque & l’Hellène, le More & le Slave, l’Aryen & le Sémite s’enivrent & se mêlent avec la blanche, la rouge, la jaune, la verte & la noire, houris, sylphides, odalisques, bayadères, almées, gitanas, châtelaines, marquises, etc., dans un éden composite que Kong-fou-tsee, ni Zoroastre, ni Moïse, ni Jésus, ni Mahomet, ni Swedenborg ne révèrent & sous l’œil des bons citadins engloutis-